L'EPTE, MARS 2013
Samedi 9 mars 2013 vers 21 h 40
A l'entrée d'Haussez ?
Sur l'Oise, j'étais rassuré après le Svalbard. Sur l'Epte, je commence à flipper avant la Guyane.
C'est ma première rando autonome en canoë. Il y a beaucoup d'incertitude à l'heure de la mise à l'eau. C'est un bien grand navire pour un pareil ruisseau ! Ca se cogne dans les virages et qu'est-ce qu'on ramasse comme branches ! Comme on est à moitié sous terre, on ne voit pas le paysage aussi bien que je l'espérais. Mais quand même. Par dessus la coupe de la terre où dansent les racines, la prairie se soulève à l'encontre du ciel.
Je laisse la position à genoux pour m'assoir à mon aise. Je commence à mieux maîtriser les mouvements. J'imagine parfois des serpents où il n'y a que des branches. Des mouches à feu jaillir des brousailles. La matutu tomber à l'improviste. Une poule d'eau me fait sursauter. Ce n'est pourtant que le pays de Bray. Le ciel jaunit entre les doigts des arbres. La nuit tombe. Je m'arrête.
C'est beaucoup plus simple avec le canoë pour s'installer, du fait que tout est à ciel ouvert. L'inconvénient, c'est que les sacs étanches sont mouillés. Ca fait de l'eau dans la tente. Pendant mes ablutions, la fumée de mon corps s'échappe à travers le faisceau de ma lampe frontale pointé vers la galaxie. Le sol est toujours aussi glacé.